Grenelle de l’éducation : le temps de travail

07/01/20211er degré, 2nd degré, Toutes les actualités

Au cours des quatre premières séances, le Snec-CFTC a insisté sur la nécessité de sécuriser le temps de travail et a obtenu une 5e séance de l’atelier Revalorisation du Grenelle de l’éducation portant spécifiquement sur le temps de travail. Cette séance de près de 3 heures s’est tenue le 6 janvier. Elle a été l’occasion de rappeler les composantes du travail enseignant que les partenaires de l’école ne connaissent pas toujours.

Au-delà du constat de ce qu’est aujourd’hui le travail enseignant, le Snec-CFTC a rappelé l’évolution de celui-ci : on est passé de 1 heure de cours = 1 heure de préparation et de corrections à un contexte où nombre d’autres missions se sont greffées et ont fait fortement augmenter le temps de travail.

La dernière enquête réalisée sur le sujet (par l’Insee, année scolaire 2009-2010) a montré que :

  • Les enseignants du 2nd degré travaillaient 41 h 17 mn par semaine + 26,8 jours pendant les vacances d’été et les petites vacances.
  • Les enseignants du 1er degré travaillaient, à l’école élémentaire, 43 h 27 par semaine + 29,8 jours pendant les vacances d’été et les petites vacances.

Depuis, quelques évolutions fortes :

  • Suppression en 2010 de limitation à 15 du nombre maximal annuel de réunions.
  • Cahier de textes (cahier journal dans le 1er degré) numérique, évaluations nationales, échanges numériques avec les élèves et les familles.
  • Hausse des effectifs accueillis : le nombre d’élèves par heure de cours a augmenté de 2,8 % entre 2009 et 2018.
  • Evolution des méthodes pédagogiques (pédagogie plus différenciée).
  • Réformes à répétition.

Le Snec-CFTC a demandé :

  • Que l’on identifie et reconnaissance le temps consacré aux « invisibles ». Cela nécessite une enquête sérieuse, déjà demandée par le Snec-CFTC mais refusée par le Ministère.
  • Que le temps hebdomadaire de travail soit limité à la durée légale du travail comme il l’est pour les autres salariés (hormis évidemment les cadres au forfait, ce que les enseignants ne sont pas).
  • Que la durée journalière et l’amplitude de la journée de travail soient limitées, comme pour les agents publics annualisés (ce que les enseignants ne sont pas). Un temps de pause méridienne et un temps repos entre deux journées consécutives de travail doivent aussi être définis. Il s’agit de pouvoir éviter une présence dans l’établissement de 8h00 à 21h00 (voire plus tard) en ayant mangé un sandwich en classe avec reprise le lendemain matin à 8h00.

Une enquête déjà ancienne, réalisée en 2014 par la MGEN, a montré que 57 % des enseignants trouvaient qu’on leur demandait une quantité excessive de travail. Or, pour assurer correctement leurs enseignements, les enseignants ont besoin de sérénité et de pouvoir dégager des demi-journées de travail non perturbées par d’autres tâches. Le Snec-CFTC a demandé que les enseignants puissent sortir du sentiment d’astreinte permanente (comprenant les week-ends et les congés).

Comment faire, sachant que :

  • Le forfait de 108 heures du 1er degré semblait être une bonne idée mais il apparaît que ces 108 heures sont souvent largement dépassées.
  • Rien ne permet techniquement d’éviter les dépassements (pas de pointeuse, pas de locaux permettant le travail dans l’établissement pour ne pas emporter de travail chez soi).
  • Il est difficile de limiter réglementairement certains invisibles parce qu’ils sont incompressibles : peut-on refuser d’échanger avec les familles, de consacrer un peu de temps à un élève ?

Pour le Snec-CFTC, il faut identifier les invisibles et les estimer à leur valeur moyenne. Si le total face-à-face pédagogique + estimation forfaitaire des invisibles dépasse 39 heures (durée légale pour les enseignants), il faut diminuer l’ORS, le temps consacré aux invisibles étant pour partie proportionnel au nombre d’élèves. Certes, il existe des écarts à la moyenne, liés pour grande partie aux effectifs des groupes classe mais ils peuvent être compensés par des minorations / majorations.

D’autres ont évoqué la possibilité d’un crédit d’heures : un dépassement de la durée maximale de travail donnerait droit à un rattrapage. Pour le Snec-CFTC, cela est difficile en raison du caractère incompressible de certains invisibles. Si le Snec-CFTC a demandé que les dépassements soient rémunérés (selon le principe tout travail mérite salaire), il ne serait cependant pas opposé à la possibilité d’explorer la voie de la capitalisation de ce crédit d’heure afin de permettre de partir plus tôt en retraite.              
A cette occasion, le Snec-CFTC a (re)demandé que l’on modifie la réglementation pour permettre aux maîtres du premier degré de partir en retraite en cours d’année scolaire, à l’instar de leurs collègues du 2nd degré.
Le Snec-CFTC a aussi demandé que soient reconnus les dépassements effectués par les professeurs documentalistes assurant des heures d’enseignement, ce qui pourra se faire par la création d’une indemnité spécifique équivalente aux HSE.

Par ailleurs, le Snec-CFTC a proposé une vision non linéaire du temps de travail et de ses composantes. Ainsi, le temps devant élèves pourrait être abaissé :

  • en début de carrière en contrepartie de temps de formation initiale continuée ;
  • en cas de changements lourds de programme ;
  • en fin de carrière pour ceux qui souhaiteraient se consacrer à des missions de formation et d’accompagnement, d’autres responsabilités pédagogiques ou éducatives voire des responsabilités managériales.

Ces sujets étant denses et complexes, le Snec-CFTC a réitéré sa demande qu’ils soient inscrits à l’agenda social du Ministre et puissent donner lieu à des échanges regroupant simultanément les syndicats du public et du privé.

Enfin, le Snec-CFTC s’est dit satisfait de la qualité des échanges et a exprimé l’attente particulièrement forte de la communauté professionnelle : les promesses d’une revalorisation historique faites par le Ministre à l’occasion du Grenelle doivent être tenues !

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