Le 8 décembre 2025, la CFTC (Rémy Boulet) et le Snec-CFTC (Anne Cabaret et Véronique Cotrelle) ont échangé avec Anne Padier Savouroux conseillère en charge de l’école inclusive, santé mentale et au sport et Madame Marjorie KOUBI, conseillère au dialogue social et aux ressources humaines sur l’état de l’école inclusive. Si des progrès sont annoncés, notamment sur la coordination des AESH et la santé mentale, les défis restent immenses. Les enseignants et les AESH attendent des actes concrets et rapides pour améliorer leurs conditions de travail et garantir une inclusion effective pour tous les élèves qui en éprouveraient le besoin.
L’école inclusive a 20 ans, mais force est de constater que les moyens ne suivent pas toujours les ambitions. Entre manque de formation et précarité des contrats, chacun s’accorde à dire que nous sommes encore loin de l’idéal promis. Pourtant, la réunion du 8 décembre a révélé des pistes d’amélioration à venir prochainement :
AESH : des conditions de travail à améliorer
Les conditions de travail des AESH doivent être améliorées.
- Des contrats trop souvent précaires : Beaucoup d’AESH travaillent à temps partiel (24 H).
- Un ratio AESH/élèves parfois inadapté : Dans certains établissements, une seule AESH peut être chargée de suivre plusieurs enfants aux besoins variés. C’est une mission intenable.
- Un besoin criant de formation : Les AESH manquent cruellement de formation initiale et continue, alors qu’elles doivent s’adapter à des situations complexes ( handicap).
- Un statut à clarifier : Les AESH, majoritairement des femmes, réclament une reconnaissance professionnelle à la hauteur de leur engagement.
Les annonces du Ministère concernant l’école inclusive
Le ministère reconnaît que l’école inclusive ne peut reposer sur les seules épaules des AESH et propose :
- Un calendrier optimisé : Notification des MDPH avant avril, recrutement des AESH avant l’été, et formation par vagues. Une avancée, si ces délais sont respectés.
- Une meilleure répartition des AESH : 1 à 3 AESH par école/collège/lycée (vivier) à répartir en fonction des besoins de l’établissement et des AESH-I pour certains élèves. Mais comment garantir que ces effectifs seront suffisants ?
Des expérimentations locales : 3 départements (Meuse, Bas-Rhin, Vaucluse) testent ces nouvelles organisations.
Transition PIAL → PAS : Une réforme à suivre de près.
Ce qui est prévu
- Mixité public/privé : ce qui peut déployer des synergies.
- Des avenants pour les AESH : Chaque AESH devra signer un avenant pour le passage du PIAL au PAS, avec une garantie de proximité géographique. Ce qui est une mesure rassurante.
- Une communication renforcée : Les directeurs académiques devront informer les équipes pédagogiques, les AESH et les familles. Espérons que cette transparence sera réelle.
Le Snec-CFTC demande :
- Une évaluation transparente : La CFTC exige d’être associée à l’évaluation de cette transition. Pas de réforme sans bilan !
- Une équité territoriale : Comment garantir que tous les départements auront accès aux mêmes ressources médico-sociales ?
Santé mentale : une priorité en 2026 (grande cause nationale reconduite), mais avec quels moyens ?
Les engagements du Ministère
- « Mon soutien psy » : Un dispositif pour les jeunes de moins de 20 ans, financé par l’État. Une initiative louable, mais qui nécessite des professionnels formés (y compris psychiatres) et disponibles en nombre.
- Un protocole santé mentale : Des moyens reconduits. Reste à voir comment ils seront répartis sur le terrain.
Le Snec-CFTC demande
- Des moyens humains concrets : Il ne suffit pas d’annoncer des budgets, il faut recruter des psychiatres, des psychologues et ouvrir des structures d’accueil.
- Un accompagnement des AESH : Libérer du temps pour le tutorat et la formation entre pairs, et créer des référents AESH pour soutenir les équipes.
En conclusion, l’école inclusive a 20 ans, mais elle peine encore à tenir ses promesses. Les AESH et les enseignants sont en première ligne, et leurs conditions de travail doivent s’améliorer sans attendre.
La CFTC et le Snec-CFTC restent mobilisés pour :
- Un statut digne et une revalorisation salariale pour les AESH.
- Des moyens humains et financiers à la hauteur des enjeux.
- Une formation continue et un accompagnement renforcé.
- Une équité territoriale pour les ressources médico-sociales.
Rémy Boulet (CFTC), Anne Cabaret et Véronique Cotrelle (Snec-CFTC)


